Europe: un projet pour améliorer les soins aux brulés

 
Recherche sur les TIC: le projet WOUNDMONITOR, financé par l’UE, permet de discriminer les bactéries et d’accélérer la guérison des victimes de brûlures.

Chaque année dans l’UE, plus de 4 000 personnes meurent en raison d’accidents causés par le feu et plusieurs milliers sont également hospitalisées par suite de brûlures. Grâce à des travaux de recherche financés par l’UE, les experts médicaux seront dorénavant capables d’identifier plus rapidement les bactéries ou les champignons pathogènes présents dans les plaies des victimes de brûlures et qui peuvent insidieusement provoquer des infections; cela permettra d’écourter de plusieurs jours le délai de diagnostic et le processus de guérison. Jusqu’à maintenant, les médecins devaient s’en remettre à des tests microbiologiques qui duraient plusieurs jours pour déterminer les bactéries à l’origine d’une infection. Des chercheurs allemands, britanniques, italiens et lituaniens ont mis au point un petit dispositif électronique capable de discriminer le type de bactéries en cause en quelques minutes, en identifiant les quantités infimes de gaz produites par ces bactéries. Plus le diagnostic de l’infection est posé rapidement, plus court est le délai de traitement du patient, ce qui se répercute sur le coût des séjours hospitaliers de longue durée. L’UE a investi 1,67 million d’euros dans le projet Woundmonitor à partir des fonds destinés à financer la recherche sur les TIC: le résultat, qui prend la forme d’un premier prototype, est concluant.

«Chaque été, on nous montre les images de grands brûlés victimes d’accidents domestiques ou de feux de forêts», a rappelé Mme Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission en charge de la stratégie numérique. «Grâce au financement de l’UE, la technologie mise au point dans le cadre du projet WOUNDMONITOR permettra d’accélérer le diagnostic et aidera les médecins à trouver plus rapidement le traitement à prescrire.»

La plupart des cas de brûlures que l’on déplore dans l’UE sont dus à des accidents domestiques ou professionnels, et sont plus fréquents parmi les groupes de population vulnérables tels que les personnes âgées ou les jeunes enfants. La précocité du diagnostic et du traitement de l’infection est décisive chez les brûlés. Pourtant, en dépit des progrès réalisés par la médecine moderne, il faut parfois jusqu’à trois jours pour identifier, par des tests microbiologiques, les bactéries présentes dans une plaie. Ce n’est qu’après cette identification que les médecins peuvent choisir le traitement adapté.

Traditionnellement, on apprenait aux étudiants en médecine à reconnaître les infections bactériennes d’après leur odeur caractéristique. Les cliniciens et les chercheurs allemands, britanniques, italiens et lituaniens qui ont participé au projet WOUNDMONITOR ont suivi la même approche, mais en s’aidant des technologies de l’information et de la communication (TIC) les plus récentes.

Les chercheurs ont mis au point un instrument capable de distinguer des types de bactéries grâce aux faibles quantités de gaz volatiles, reconnaissables à leur odeur, qu’elles produisent. Les experts ont d’abord identifié les trois principaux types de bactéries – les staphylocoques, les streptocoques et les pseudonomas – qui sont responsables d’environ 80 % des infections bactériennes présentes dans les brûlures. Puis ils ont recensé les substances chimiques volatiles qui se dégagent des bactéries lorsqu'elles se multiplient. À partir de ces informations, l’équipe a conçu un instrument – de la taille d’un classeur A4 environ – contenant huit capteurs de gaz. Le profil des réponses des capteurs correspond aux caractéristiques des substances chimiques présentes, qui servent à identifier les bactéries.

Cet instrument complexe mais très compact a été testé dans un hôpital de Manchester (Royaume-Uni) et dans un hôpital régional à Kaunas (Lituanie). Les résultats ont été très satisfaisants et les chercheurs ont donné une évaluation positive du niveau de risque de l’instrument. Plusieurs sociétés commerciales ont manifesté de l’intérêt pour le WOUNDMONITOR et des négociations sont en cours pour que l’usage commercial de l’instrument soit autorisé.

L’UE a financé le projet à hauteur de 1,67 million d’euros avec des fonds provenant de son sixième programme-cadre de recherche (6e PC).

Pour des informations plus détaillées sur le projet WOUNDMONITOR, consulter le site: http://www.woundmonitor.manchester.ac.uk/index.html

D’autres réussites marquantes de la recherche sur les technologies de l’information et de la communication financées par l’UE seront présentées au forum ICT 2010, la plus grande manifestation européenne concernant la recherche dans ce domaine, qui se déroulera à Bruxelles du 27 au 29 septembre 2010.

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